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beth-dîn de Iabné à Ouscha. Le beth-dîn, autant qu’il était possible, devait être fixé en Judée[1] ; mais Iabné, ville mixte, assez grande[2], non loin de Jérusalem, put devenir inhabitable pour les juifs après les horribles excès qu’ils commirent en Égypte, à Chypre. Ouscha était une localité de Galilée tout à fait obscure[3]. Ce nouveau patriarchat eut bien moins d’éclat que celui de Iabné. Le patriarche de Iabné est prince (nasi) ; il a une sorte de cour ; il tire un grand prestige des prétentions de la famille de Hillel à descendre de David. Le conseil suprême de la nation va maintenant résider dans de pauvres villages de Galilée[4]. « Les institutions d’Ouscha, » c’est-à-dire les règles qui furent posées par les docteurs d’Ouscha, n’en eurent pas moins une autorité de premier ordre ; elles occupent dans l’histoire du Talmud une place considérable.

Ce qu’on appelait l’Église de Jérusalem continuait sa tranquille existence, à mille lieues des idées sédi-

  1. Talm. de Bab., Zebahim, 54 b ; Midrasch Yalkout, Gen. xlix.
  2. Philon, Leg., 30. Cf. Tosifta Demaï, c. 1.
  3. Cf. Neubauer, Géogr. du Talmud, 198-200.
  4. La tradition juive expose ainsi les pérégrinations du sanhédrin : de Jérusalem à Iabné, de Iabné à Ouscha, d’Ouscha à Schefaram (aujourd’hui Schefa Amr), de Schefaram à Beth-Schearim, de Beth-Schearim à Séphoris, de Séphoris à Tibériade. Talm de Bab., Rosch hasschana, 31 a et b.