Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/112

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qu’il aurait enchâssés dans sa composition apocryphe.

Ces trois petits écrits, sortis évidemment de la même plume, et probablement composés à Rome[1], sont déjà une sorte de traité sur les devoirs ecclésiastiques, un premier essai de fausses décrétales, un code à l’usage de l’homme d’Église[2]. Grande chose est l’épiscopat[3]. L’évêque est une sorte de modèle de perfection proposé à ses subordonnés[4]. Il faut donc qu’il soit irrépréhensible aux yeux des fidèles et de ceux du dehors, sobre, chaste, aimable, bienveillant, juste, sans morgue, digne en sa vie, hospitalier, modéré, inoffensif, exempt d’avarice, gagnant honorablement sa vie sans gains déshonnêtes. Il peut boire un peu de vin pour sa santé ; mais il faut qu’il n’ait été marié qu’une fois[5]. Sa famille doit être grave comme lui ; ses fils doivent être soumis, respec-

    c’est que Clément Romain (Ep. ad Cor. I, 44) paraît faire allusion à II Tim., iv, 6 (ἀνάλυσις dans le sens de mort). Les autres ressemblances d’expressions entre l’épître de Clément et nos trois épitres viennent sans doute de ce que les deux auteurs puisèrent au même répertoire, c’est-à-dire dans le langage favori de l’Église romaine.

  1. V. Saint Paul, li-lii.
  2. « In ordinatione ecclesiasticæ disciplinæ sanctificatæ sunt. » Canon de Muratori, lignes 61-62.
  3. I Tim., iii ; Tit., i. L’évêque est qualifié θεοῦ οἰκονομος. Tit., i, 7.
  4. I Tim., iv, 12 ; Tit., ii, 7-8.
  5. Cf. Saint Paul, p. 244.