Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/128

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années, et que mille années sont comme un jour[1]. Le Seigneur n’est pas en retard pour l’exécution de sa promesse, ainsi que certains le croient ; mais il use envers vous de longanimité, voulant que personne ne périsse et que tous arrivent à repentance. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; alors les cieux s’en iront en morceaux avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, la terre et tout ce qu’elle enferme sera consumée. Avec quelle piété, quelle circonspection devons-nous attendre et hâter la venue de ce jour de Dieu, où, après l’anéantissement de l’univers, nous espérons, conformément à sa promesse, des cieux nouveaux et une terre nouvelle, dans lesquels la justice habitera ! C’est pourquoi, mes très-chers, pleins de cette attente, faites en sorte qu’il vous trouve en paix, sans tache et sans reproche, et considérez la patience qu’y met Notre-Seigneur comme un bonheur pour nous ; de même que notre cher frère Paul, selon la sagesse qui lui a été donnée, vous l’a aussi écrit, dans toutes les épîtres où il parle de ces sortes de choses, épîtres dans lesquelles il y a certains passages difficiles à comprendre, que les ignorants et les esprits mobiles torturent, comme du reste les autres Écritures, pour leur propre perdition. Vous voilà informés, mes très-chers ; soyez donc sur vos gardes, de peur que, entraînés avec tant d’autres par les séductions de ces misérables, vous ne veniez à tomber de votre ferme assise[2].


Avec « la deuxième Épître de Pierre », fut fermé, cent ans environ après la mort de Jésus, le cycle

  1. Comp. Ps. xc, 4.
  2. II Petri, iii, 4 et suiv.