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CHAPITRE VIII.


LE MILLÉNARISME. — PAPIAS.


Les tendances les plus diverses se manifestaient dans l’Église de Jésus, montrant l’étonnante fécondité de la jeune conscience qui se produisait au sein de l’humanité, mais en même temps créant pour l’institution naissante un immense danger. Des milliers de bras écartelaient pour ainsi dire la religion nouvelle, les uns ne voulant pas qu’elle sortît du cercle juif, les autres cherchant à rompre tout lien entre elle et le judaïsme, qui l’avait engendrée. La réapparition de Jésus et l’idée du règne de mille ans, couronnement des apocalypses juives, étaient les deux questions où se remarquaient le mieux ces deux esprits contraires. Les gnostiques et, jusqu’à un certain point, l’auteur de l’Évangile johannique ne pensent plus au dogme fondamental du premier siècle. La fin du monde ne les préoccupe guère ; elle