Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/138

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exactitude de la version nouvelle, la préférèrent hautement à celle des Septante[1]. Les ébionites ou nazaréens en firent également un usage fréquent. La façon dont Aquila avait rendu le passage d’Isaïe leur servait à prouver, contre les exaltés des Églises grecques, que Jésus était simplement fils de Joseph[2].

Aquila, du reste, ne fut pas le seul à traduire l’hébreu selon la méthode de Rabbi Aquiba. La version grecque de l’Ecclésiaste qui fait partie de la Vulgate grecque offre la particularité essentielle que Rabbi Aquiba fit adopter aux traducteurs de son école[3], et pourtant cette version n’est pas d’Aquila[4].

  1. Origène, Ad Afric., l. c. ; saint Augustin, De civ. Dei, l. c. ; saint Jérôme, In Is., viii, et In Ezech., iii ; Novelles, l. c. ; Talm. de Jér., Megilla, i, 11, et Azariah de Rossi, Meor énaïm, VI, ch. 45.
  2. Irénée, l. c. Cf. saint Jérôme, In Is., viii. Voir les fragments conservés de la version d’Aquila dans Montfaucon, Hexapl., et dans Dathe, Opuscula.
  3. La particule את y est rendue par σύν (ii, 17 ; iii, 17 ; viii, 8, 15, 17, etc. Cf. Grætz, Koh., p. 174 et suiv.). L’Apocalypse d’Esdras (vi, 59, cum seculo = σύν τὸν αἰῶνα) offre un exemple de cette singularité, et ce n’est pas une des moindres raisons qui font croire que cette apocalypse a été composée en hébreu. La traduction grecque en aurait été faite vers le temps d’Aquila.
  4. Une version différente de celle-là figurait, dans les Hexaples d’Origène, sous le nom d’Aquila.