vertes par l’autorité de l’inspiration, semblaient choquantes
et absurdes. Auprès de son merveilleux,
allant jusqu’à l’extravagance, Marc lui-même, avec
sa lourde thaumaturgie, paraissait sobre. Les enseignements
et les paraboles qu’il prêtait à Jésus
étaient bizarres. L’ensemble avait cet air de fable[1]
que les récits des Évangiles, au moins ceux des trois
premiers, savent si bien éviter. Les miracles qu’il
prêtait à Philippe, sur l’autorité de vieilles filles à
demi folles, dépassaient la mesure ; ceux qu’il attribuait
à Justus Barsabbas étaient en dehors de la tradition ;
il racontait la mort de Jean[2] et surtout la
mort de Judas[3], d’une façon dont personne n’avait
entendu parler. Il n’y avait pas jusqu’aux rêveries
gnostiques où il ne semblât verser parfois, au moins
quand il prétendait que Dieu avait donné le gouvernement
de la terre à des anges, qui s’étaient mal
acquittés de leur devoir[4].
Mais ce qui contribua surtout à perdre Papias dans
- ↑ Μυθικώτερα.
- ↑ Passage conservé par Georges Hamartolus. Cf. l’Antechrist, p. 562-563 ; les Évang., p. 431, note 2 ; Gebh. et Harn., p.96 et suiv.
- ↑ Œcumenius, In Act., i, 18 ; Théophylacte, In Matth., xxvii, 5, V. Vie de Jésus (13e édit. et suiv.), p. 454 ; Gebh. et Harn., p. 93 et suiv.
- ↑ Passage cité par André de Césarée, In Apoc., xii, 7 (ch. 34) ; Gebh. et Harn., p. 94.