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année consacrée aux soucis les plus graves de l’administration, et fertile en réformes constitutionnelles, il partit pour une tournée qui lui fit visiter successivement la Gaule, les bords du Rhin, la Bretagne, l’Espagne, la Mauritanie, Carthage. Sa vanité et ses goûts d’antiquaire lui faisaient rêver le rôle de fondateur de ville et de restaurateur des souvenirs antiques. Il n’aimait pas, d’ailleurs, pour les soldats, l’oisiveté des garnisons, et il voyait dans les grands travaux publics une manière de les occuper. De là ces innombrables constructions qui datent du règne d’Adrien, routes, ports, théâtres, temples. Il était entouré d’une nuée d’architectes, d’ingénieurs, d’artistes, enrégimentés comme une légion[1]. Tout semblait renaître dans les provinces où il portait ses pas ; tout était remis à neuf[2]. À l’instigation de l’empereur, de vastes sociétés par souscription se formaient pour les grands travaux ; l’État, d’ordinaire,

    forme à peu près à celui de l’abbé Greppo (Mém. sur les voy. de l’emp. Adrien. Paris, 1842). Cf. Eckhel, VI, p. 480 et suiv.

  1. Aurélius Victor, Epit., c. 14 ; Chron. d’Alex., à l’an 123. Cf. Letronne, Inscr. d’Égypte, no 16.
  2. Monnaies avec la légende restitvtori, ou restitvtori orbis terrarvm, ou locvpletori orbis terrarvm. Eckhel, VI, p. 486-501 ; Cohen, t. II, Adrien, de 445 à 1088. — Mém. de l’Acad. des Insc., ancienne série, t. XLVII, p. 331. Épithète Σωτὴρ τοῦ κόσμου : Corp. inscr. gr., nos  4336, 4337. Voir Journ. des sav., déc. 1873, p. 750-751.