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pire parthe, mais d’en détacher les provinces feudataires rapprochées de l’empire romain, atteignirent leur but. La difficulté d’un abandon aussi humiliant pour la fierté romaine était doublée par l’incertitude qui pesait sur l’adoption d’Adrien par Trajan. Lusius Quietus et Marcius Turbo tiraient de l’importance des dernières commissions qu’ils avaient remplies un titre presque égal au sien. Quietus fut tué[1] et on peut supposer que, toujours attentifs à épier la mort de leurs ennemis, pour y trouver une marque de la vengeance céleste, les Juifs virent dans cette fin tragique un châtiment du mal que le farouche berbère leur avait fait[2].

Adrien mit un an à revenir à Rome, inaugurant tout d’abord ces habitudes voyageuses qui devaient faire de son règne une perpétuelle course d’amateur à travers les provinces de l’empire[3]. Après une autre

  1. Spartien, Adr., 5, 6, 7, 9, 15 ; Dion Cassius, LXIX, 2 ; Thémistius, orat. xvi, p. 205 (Grat. act. ad Theod. Aug.) ; Ammien Marcellin, XXIX, 5. C’est à tort que Cavedoni a supposé le nom de Quietus effacé dans l’inscription 4616 du Corpus grec. Voir Waddington, Inscr. de Syrie, no 2305.
  2. V. les Évangiles, p. 510, 513, 514. Selon certains critiques, Lusius Quietus serait l’Holopherne du livre de Judith. — Pour la légende de Julianus et Pappus, voir la glose sur Megillath Taanith, § 29 (avec les explications de MM. Grætz et Derenbourg).
  3. Nous adoptons, pour la chronologie de ces voyages, le système de M. Noël Desvergers (Biogr. génér., art. Adrien), con-