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CHAPITRE XIII


LE TALMUD.


La Loi, en effet, avec la tranquillité d’âme qu’elle donnait, était comme un calmant, qui ramenait vite la sérénité dans l’âme troublée d’Israël. Il semble que les juiveries de l’Occident ne souffrirent pas beaucoup des folies de leurs coreligionnaires d’Orient[1]. Même en Orient, les israélites paisibles n’avaient pas participé à la lutte, et se réconcilièrent bientôt avec les vainqueurs. Quelques-uns osaient penser que le ciel était favorable aux Romains[2], et qu’après tout la Loi, bien observée dans l’intérieur de la famille, donnait toujours aux Juifs une raison de vivre. L’ordre se rétablit donc en Syrie plus tôt qu’on n’aurait pu le croire. Les fugitifs de Judée se portèrent, soit vers l’orient, à Palmyre, en Babylo-

  1. Voir Philosoph., IX, 12.
  2. Talm. de Bab., Aboda zara, 18 a.