Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nie[1], soit au sud, vers l’Iémen, soit en Galilée. Ce dernier pays surtout reçut de l’émigration une impulsion nouvelle, et devint pour des siècles encore une terre presque exclusivement juive[2].

Après l’extermination de l’an 67, la Galilée avait été quelque temps perdue pour le judaïsme. Peut-être la révolte de l’an 117 fut-elle cause qu’on y transporta le beth-dîn[3]. Après la défaite de Bar-Coziba, la population chassée du sud s’y réfugia en masse et repeupla les villages. Le beth-dîn devint alors définitivement galiléen. C’est d’abord à Ouscha, puis dans les villages voisins de Séphoris, à Schefaram[4], à Beth-Schearim[5] et à Séphoris même, que résida ce tribunal ; puis il s’établit à Tibériade[6], et n’en bougea plus jusqu’à la conquête musulmane. Pendant que le Darom était presque oublié et que ses écoles déclinaient, que

  1. Journal asiat., mars-avril 1869, p. 373 et suiv.
  2. Voir Épiphane, hær. xxx, 3, 4, 11, 12. Les traces de ce dernier règne du judaïsme en Galilée sont très-visibles aujourd’hui. Les synagogues, les tombes, les inscriptions juives se rencontrent à chaque pas. V. Mission de Phénicie, p. 750 et suiv. ; Journal asiatique, août-sept. 1876, p. 273 et suiv.
  3. V. les Évangiles, p. 530 et suiv.
  4. Aujourd’hui Schefa-Amr. Neubauer, Géogr. du Talmud, p. 198-199.
  5. Aujourd’hui probablement Schayéra. Ibid., p. 200. Sephoris est Safurié près de Nazareth.
  6. Talm. de Bab., Rosch hasch-schana, 31 b. Cf. Midrasch sur Cant., ii, 5.