Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/283

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certain Ariston de Pella, le même sans doute que celui à qui Eusèbe a emprunté le récit de la guerre juive sous Adrien[1], écrivit une dispute qui était censée avoir lieu entre Jason, juif converti au christianisme, et Papiscus, juif d’Alexandrie, obstiné dans sa vieille foi[2]. La bataille se livrait comme toujours avec des textes bibliques ; Jason prouvait que tous les passages messianiques s’étaient accomplis en Jésus. Les admirateurs du livre prétendaient que l’argumentation hébraïque de Jason était si forte et son éloquence si douce, que l’on ne pouvait y résister. Papiscus, en effet, sur la fin du dialogue, éclairé au dedans du cœur par l’infusion du Saint-Esprit, reconnaissait la vérité du christianisme et demandait le baptême à Jason[3]. L’approbation toutefois ne

  1. Ce récit devait être distinct du dialogue. En effet, Eusèbe allègue le récit et ne place pas le dialogue parmi les écrits des Pères apostoliques. Ce que dit Moïse de Khorène (II, 60) porte aussi à considérer l’histoire d’Ariston comme un ouvrage à part.
  2. Saint Maxime, Scholies sur Denys l’Aréop., De myst. theol., c. i. Ce que dit Maxime sur l’attribution que Clément d’Alexandrie, dans ses Hypotyposes, aurait faite de l’ouvrage à saint Luc, est bien singulier. Eusèbe, dans les extraits qu’il donne des Hypotyposes sur les écrits apostoliques, en aurait fait la remarque. Ce que dit la Chronique d’Alexandrie (à l’année 134) d’un apologiste nommé Ariston peut se rapporter à notre personnage. Cependant il semble qu’il s’agit plutôt là d’Aristide.
  3. Préface de Celsus à la traduction latine [perdue] de l’ouvrage, Œuvres de saint Cyprien, p. 565.