les soutenir de nouveau. L’unité de l’Église était trop forte à Rome pour que Cerdon put songer à s’y former une congrégation à part, comme il l’eût certainement fait en Syrie. Il exerçait son influence sur quelques personnes isolées, que séduisaient l’apparente profondeur de son langage et des doctrines alors dans toute leur nouveauté. On cite en particulier parmi ses disciples un certain Lucain ou Lucien[1], sans parler du célèbre Marcion, qui, comme nous le verrons, sortit de lui.
Le gnosticisme abstrait d’Alexandrie et d’Antioche, se présentant sous la forme d’une philosophie téméraire, trouvait dans la capitale du monde peu de faveur. C’étaient les ébionites[2], les nazaréens, les elkasaïtes, les ossènes, toutes ces hérésies gnostiques aussi à leur manière, mais d’un gnosticisme modéré et judéo-chrétien dans ses affinités, c’étaient ces hérésies, dis-je, qui pullulaient à Rome, formaient la légende de Pierre et créaient l’avenir de cette grande Église. Les formules mystérieuses de l’elkasaïsme étaient usuelles dans leur sein, surtout pour la céré-