de la première littérature chrétienne était épuisée ; la sérénité du narrateur des Actes était perdue ; le ton ne s’élevait plus au-dessus du conte et du roman. On ne sut pas choisir entre une foule de rédactions également apocryphes ; en vain chercha-t-on à couvrir ces faibles récits des noms les plus vénérés (Pseudo-Linus, Pseudo-Marcel[1]) ; la légende romaine de Pierre et Paul resta toujours à l’état sporadique. Elle fut plus racontée par les guides pieux que sérieusement lue. Ce fut une affaire toute locale ; aucun texte ne se vit consacré pour la lecture dans les églises et ne fit autorité[2].
La veine créatrice en fait de littérature évangélique s’affaiblissait aussi chaque jour ; elle n’était pourtant pas absolument tarie. L’Évangile des nazaréens, ou des Hébreux, ou des ébionites, se diversifiait en presque autant de textes qu’il y avait de manuscrits[3]. L’Égypte en tirait son « Évangile des Égyptiens[4] », où l’exal-
- ↑ Dans Fabricius, Cod. apocr. N. T., t. 1, p. 775 et suiv., 778 ; III, 626, 632-633 ; Biblioth. max. Patrum (Lugd.), II, 67 et suiv. (1687) ; édit. de Paris, 1644, t. VII, p. 151. Pour les monuments figurés, voir de Rossi, Bullettino, 1867, p. 71.
- ↑ Cf. saint Cyrille de Jér., Catéch., vi.
- ↑ L’impossibilité de dire au juste de quels Évangiles se servait Justin en est la meilleure preuve.
- ↑ Hilg., Nov. Test. extra can. rec., IV, 43-49. Cf. les Évangiles, p. 112, et ci-dessus, p. 185.