Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/365

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anathématiser[1]. Le centre d’une future orthodoxie catholique était évidemment là. Pius[2] avait succédé à Hygin, et mettait la même fermeté que son prédécesseur à défendre la pureté de la foi. Pius est déjà un évêque dans le sens propre du mot. Valentin et Cerdon, quoique condamnés par Hygin, étaient toujours à Rome, cherchant à regagner le terrain qu’ils avaient perdu, se rétractant par moments, reçus à pénitence, puis revenant à leurs rêveries et continuant d’avoir des partisans. Ils finirent par être excommuniés sans retour[3]. Valentin, à ce qu’il semble, se retira dans l’île de Chypre[4]. On ignore la fin de Cerdon. Le nom de ce dernier serait resté inconnu, s’il n’eut laissé un disciple qui le surpassa beaucoup en force d’esprit, en activité, et qui devint pour l’Église, vers le milieu du iie siècle, le plus grave des embarras qu’elle eût jusque-là rencontrés.

  1. Cerdon, Marcion, Valentin, Marcelline. Irénée, I, xxv, 6 ; xxvii, 1 ; III, iv, 3. Notez les précautions contre les écrits hérétiques que décèle le Canon de Muratori, fragment d’un écrit, ce semble, romain.
  2. Ce nom se rattachait probablement au surnom de l’empereur Antoninus Pius.
  3. Voir notre livre VII.
  4. Épiph., hær. xxxi, 7; Philastre, c. 8.