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CHAPITRE XIX.

L’APOLOGIE CATHOLIQUE. — SAINT JUSTIN.


Un fait capital, qu’on voit dès à présent se dessiner avec évidence, c’est que, au milieu de ces flots agités, il y a une sorte de rocher immuable, une doctrine moyenne, qui résiste aux attaques les plus diverses, aux exagérations judéo-chrétiennes, aux exagérations gnostiques, et constitue une orthodoxie centrale, destinée à triompher de toutes les sectes[1]. Cette doctrine universelle, dont la prétention est d’être antérieure à toutes les doctrines particulières et de remonter aux apôtres, constitue l’Église catholique[2], en opposition avec les hérésies. Le gnosti-

  1. Voir Justin, Dial., 35, 39, 80.
  2. Ἡ καθολικὴ ἐκκλησία. Épître pseudo-ignatienne Ad Smyrn., 8 ; Mart. Polyc., 1, 5, 8, 16, 19 ; Anonyme contre les montanistes, dans Eus., V, xvi, 9, 19 ; xvii, 4 ; Canon de Muratori, lignes 61-62 ; Clément d’Alex., Strom., VII, 17. Cf. Justin, Dial., 63 ; Celse, dans Orig., V, 59.