À l’empereur Titus Ælius Hadrianus Antoninus, Pius, Augustus, Cæsar, — et à Verissimus, son fils, Philosophe, — et à Lucius, Philosophe[1], fils de Cæsar[2] selon la nature et de Pius par l’adoption, ami du savoir[3], — et au sacré Sénat, — et au peuple romain tout entier, — pour un groupe d’hommes de toute race que l’on hait et persécute injustement, — moi, l’un d’entre eux, Justin, fils de Priscus, petit-fils de Bacchius, citoyens de Flavia Néapolis de Syrie-Palestine, — j’ai fait ce plaidoyer et cette requête.
- ↑ Lucius Verus ne méritait guère cette épithète ; Justin la lui donne, ce semble, pour ne pas avoir l’air de le moins estimer que son frère par adoption et pour prêter de la force à son raisonnement (ch. 2). Comparez Apol. II, 2, 15.
- ↑ Du César Æelius Verus.
- ↑ Comp. ch. 2, où ces titres reviennent, et Eus., H. E., IV, 12. Sur les fautes ou particularités de ce protocole, qui remontent probablement à Justin lui-même, voir Mém. de l’Acad. des inscr., nouv. série, XXVI, 1re part., p. 264-265, et Otto, ad loc. (3e édit.).
dans le public le changement de nom du jeune César, et antérieurement à l’an 140, où ce dernier fut consul pour la première fois sous le nom de M. Æelius Aurelius Verus Cæsar. Mais la suscription de l’Apol. I renferme bien d’autres fautes. Justin put conserver à dessein ce nom caractéristique de Verissimus comme une flatterie délicate. Il semble que Marc-Aurèle se complut à ce surnom ; il le prit sur ses médailles (Vaillant, Num. græc., p. 58 ; Eckhel, VII, p. 69). L’état des hérésies qui résulte de l’Apol. I (ch. 26, 35, 39, 58, 80), convient bien mieux à l’an 150 qu’à l’an 138. En cette dernière année, les flatteries adressées dans le titre à Lucius Verus, né l’an 130, eussent été ridicules. Enfin, ce n’est qu’après huit années d’adoption, en 147, que Marc-Aurèle fut réellement associé à l’empire par la collation de la puissance tribunitienne. Noël Desvergers, Essai sur Marc-Aurèle, p. 24 et suiv., note.