la dispute s’organise est d’ordinaire celui où déjà
chacun est endurci dans son sentiment. Les transfuges
avaient été nombreux, tant que le christianisme
avait été une colonie mal définie, à peine séparée du
judaïsme. Quand il est une place complète, munie
de ses fortifications, en face de sa métropole, on ne
passe plus d’un côté à l’autre. Le juif, comme le
musulman, sera le plus inconvertissable des êtres,
le plus antichrétien.
Justin vécut encore des années, disputant toujours[1] contre les juifs, contre les hérétiques, contre les païens, écrivant des ouvrages de polémique sans fin[2]. Un acte de sévérité juridique de Q. Lollius Urbicus, préfet de Rome, lui remettra encore la plume d’avocat ecclésiastique à la main, dans les dernières années du règne d’Antonin. Comme presque tous les apologistes, il ne fut pas membre de la hiérarchie. Cette situation sans responsabilité convenait mieux à des volontaires de la foi, et au besoin permettait à l’Église de les désavouer. Justin fut toujours cher aux catholiques. Son éloignement
- ↑ Dial., 64.
- ↑ Eus., H. E., IV, 11, 14, 18 ; saint Jér., De viris ill., 23 ; Photius, cod. cxxv, sans parler des allégations, ce semble erronées, d’Anastase le Sinaïte, de saint Maxime, de Jean de Damas, etc. Nous traiterons, au livre VII, du Logos parænétikos et du De monarchia, attribués à saint Justin.