Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/463

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qu’on ne jeûnait pas les mêmes jours. Ce n’est que dans une vingtaine d’années que cette controverse atteindra en Asie les proportions d’un schisme[1]. À l’époque où nous sommes, elle ne faisait que de naître, et sans doute elle était une des moins importantes[2] parmi les questions sur lesquelles Polycarpe se crut obligé d’aller s’entretenir à Rome avec le pape Anicet[3]. Peut-être Irénée et Florin accompagnèrent-ils le vieillard dans ce voyage[4], qui, entrepris pendant l’été, selon les habitudes de la navigation du temps, n’avait rien de bien fatigant[5].

L’entrevue entre Polycarpe et Anicet fut très-cordiale. La discussion sur certains points paraît avoir

  1. Eus., H. E., V, ch. xxiii et xxiv ; cf. IV, xxvi, 3 ; Chronique d’Alex., p. 6, Paris ; Pseudo-Ign., ad Phil., 14 ; Constit. apost., VIII, xlvi, canon 70 ; Pseudo-Tertullien, Præscr., 53 ; Epiph., hær. l. Ce fut le concile de Nicée qui mit fin aux différends sur ce point.
  2. Ceci résulte d’Irénée, lettre à Victor, dans Eus., H. E., V, xxiv, 24. Eusèbe (IV, xiv, 1) et après lui saint Jérôme (De viris ill., 17) ont faussé ici la nuance.
  3. Irénée, lettre à Victor, dans Eus., H. E., V, 24 ; Adv. hær., III, iii, 4 (Eus., H. E., IV, 16) ; Eus., Chron., à l’année 155 ; saint Jérôme, De viris ill., 17. Pour l’accord des dates, voir l’Antechrist, p. 566 et suiv.
  4. Irénée était, paraît-il, à Rome, lors de la mort de Polycarpe. Manuscrit de Moscou. Zeitschrift für die histor. Theol., 1875, p. 355 et suiv. ; Mart. Polyc., dans Zahn, p. 167-168.
  5. Voir l’Antechrist, p. 567.