pour chef de l’Église de Lyon[1], fut un vieillard respectable
et modéré dans son exaltation même.
Attale de Pergame, fort âgé comme lui, paraît avoir
été après lui la colonne de l’Église et la principale
autorité. C’était un citoyen romain, un personnage
assez considérable ; il savait le latin ; toute la ville
le connaissait pour le principal représentant de la
petite communauté[2]. Un Phrygien, nommé Alexandre,
exerçant la profession médicale, était connu
et aimé de tous. Affilié aux pieux secrets des saints
de Phrygie, il avait part aux charismes, c’est-à-dire
aux dons surnaturels de l’âge apostolique,
que sa patrie faisait renaître[3] ; comme Polycarpe,
il était arrivé aux plus hauts états de l’oraison intérieure[4]. C’était, on le voit, un coin de la Phrygie
que le hasard avait transporté en pleine Gaule. Des
apports continuels venant d’Asie[5] entretenaient ce
premier fond et y conservaient l’esprit de mysticité
qui en avait fait le caractère primitif. Le plus tôt
qu’il put, Irénée, fatigué peut-être de ses luttes avec
Florin et avec Blastus, quitta Rome, pour cette Église
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