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CHAPITRE XXVI.


LES ÉVANGILES APOCRYPHES.


Si l’on excepte les apologistes, tels que Aristide, Quadratus, Justin, lesquels s’adressent aux païens, et les traditionnistes purs, tels que Papias, Hégésippe, lesquels regardent la révélation nouvelle comme consistant essentiellement dans la parole de Jésus, presque tous les écrivains chrétiens de l’âge qui va finir ont la prétention d’augmenter la liste des Écritures sacrées, susceptibles d’être lues dans l’Église. Désespérant d’y réussir par leur autorité privée, ils se couvrent du nom de quelque apôtre ou de quelque personnage apostolique, et ne se font nul scrupule de s’attribuer l’inspiration dont jouirent indistinctement les disciples immédiats de Jésus. Cette veine de littérature apocryphe allait s’épuisant. Pseudo-Hermas ne réussit qu’à demi. Nous verrons les Reconnaissances de pseudo-Clément et les prétendues