rôle. Une foule de paroles restaient non écrites ; il s’en fallait que toute la tradition fût fixée ; beaucoup d’éléments évangéliques étaient encore sporadiques. Ainsi la belle anecdote de la femme adultère flottait ; elle s’attacha, comme elle put, au quatrième Évangile. Le mot « Soyez de bons changeurs[1] », qui est cité comme se trouvant « dans l’Évangile[2] » et comme « Écriture[3] », ne trouva de coin pour se caser nulle part[4].
Plus graves étaient certains retranchements qui menaçaient de se produire. Tous les traits qui présentaient le Christ comme un homme paraissaient scandaleux. Le beau verset de Luc[5] où Jésus pleure sur Jérusalem était condamné par des sectaires sans goût, qui prétendaient que pleurer est une marque de faiblesse[6]. L’ange consolateur et la sueur de sang du jardin des Oliviers[7] provoquaient des objections et
- ↑ Homélies pseudo-clém., ii, 51 ; iii, 50 ; xviii, 20 ; Constit. apost., II, 36, 37 ; Clém. d’Alex., Strom., I, 28 ; II, 4 ; VI, 10, etc. V. Vie de Jésus, p. 187.
- ↑ Apelle, dans Épiph., hær. xliv, 2.
- ↑ Clém. d’Alex., Strom., I, 28 ; Origène, In Joh., tomus XIX, 2 (Opp., IV, 289) ; In Matth., t. XVII, 31 (Opp., III, 815).
- ↑ Notez aussi le mot cité dans Act., xx, 35.
- ↑ Luc, xix, 41.
- ↑ Épiphane, Ancoratus, 31.
- ↑ Luc, xxii, 43, 44.