Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/525

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tantôt vieillard, tantôt grand, tantôt petit, et quelquefois si grand qu’il touchait le ciel de sa tête[1].

La plus ancienne[2] et la moins mauvaise de ces fades rapsodies est le récit de la naissance de Marie, de son mariage, de la naissance de Jésus, censé écrit par un certain Jacques, récit auquel on a donné le titre fautif de Protévangile de Jacques[3]. Un livre gnostique, la Genna Marias[4], qui paraît avoir été connu de saint Justin, peut y avoir servi de premier fond. Aucun livre n’a eu autant de conséquence que celui-ci pour l’histoire des fêtes chrétiennes et de l’art chrétien. Les parents de la Vierge, Anne et Joa-

  1. Leucius, dans Photius, cod. cxiv.
  2. Justin (Dial., 78 ; cf. Tisch., p. xxxviii-xxxix, note ; Hilgenfeld, Krit. Untersuch., p. 153 et suiv.) et Clément d’Alexandrie (Strom., VII, 16) connaissent les fables qui y sont contenues. Comp. Asc. d’Isaïe, ch. 11. La lettre des fidèles de Lyon (Eus., H. E., V, i, 9) paraît aussi faire allusion à la façon dont le Protévangile raconte la mort de Zacharie (ch. 23, 24 ; comp. Matth., xxiii, 35 ; Tertullien, Scorp., 8 ; Const. apost., V, 16 ; Épiph., xxvi, 12). Origène le cite (In Matth., tom. X, 17. Opp. III, 163, Delarue).
  3. Tischendorf, Evang. apocr., p. 1 et suiv. Cf. Apocal. apocr., p. li-liii (sans parler des éditions ou traductions de Fabricius, Thilo, Brunet, Migne). On y peut joindre les divers Évangiles De la Nativité de Marie, tels que le Pseudo-Matthieu (Tisch., p. 50 et suiv. ; Bleek, p. 320-321), rédigés à une époque plus moderne.
  4. Épiph., hær. xxvi, 12. Notez que cette Genna contenait la mort de Zacharie, comme le Protévangile.