Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/529

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au ciel. L’Assomption naissait, comme tant d’autres fêtes, du cycle des apocryphes[1].

Un accent de vive piété distingue toutes les compositions dont il vient d’être parlé, tandis qu’on ne peut lire sans dégoût l’Évangile de Thomas, insipide ouvrage, qui fait aussi peu d’honneur que possible à la famille chrétienne, très ancienne cependant[2], qui l’a produit. C’est le point de départ de ces plates merveilles sur l’enfance de Jésus qui, par leur platitude même, eurent un succès si fâcheux en Orient. Jésus y figure comme une sorte d’enfant terrible, méchant, rancunier, faisant peur à ses parents et à tout le monde[3]. Il tue ses camarades, les change en

  1. Enger, De transitu B. M. V., Elberfeld, 1854 ; Tischendorf, Apocal. apocr., p. xxiv et suiv., 95 et suiv. ; Migne, Dict. des apocr., II, col. 503-537, 587-598 ; W. Wright, Contrib. to the apocr. lit., Londres, 1865 ; Journal of sacred lit., janv. et avril 1865 ; Dulaurier, Révél. de saint Barth., p. 20 et suiv. ; Revillout, Apocryphes coptes, I, p. x-xii.
  2. Justin, Dial., 88, comp. à Évang. selon Thomas, 13 ; Irénée, I, xx, 1, 2, comp. à Évang. selon Thomas, 6, 14 : Origène, homél. i in Luc (III, 933) ; Philosoph., V, 7 ; Eus., H. E., III, xxv, 6 ; Tischendorf, Evang. apocr., p. xxxviii et suiv., 134 et suiv. ; Apocal. apocr., p. liii-lvi, lxi ; Stichométrie de Nicéph., etc., dans Credner, Gesch. des neut. Kan., p. 244, 250, 256 ; Bleek, p. 318-319.
  3. Chap. 3, 4, 5, 8, 14, 15, 16. Comparez certains traits de Marc (les Évangiles, p. 117 et suiv.). Les miracles de Jésus font peur. Notez surtout le miracle de Gergésa.