Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/58

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avait plus d’une fois causé avec lui sur ce sujet[1].

Une autre apologie, ayant pour auteur un certain Aristide, philosophe athénien, converti au christianisme, fut aussi présentée à Adrien. Nous n’en savons rien, sinon qu’elle jouit parmi les chrétiens d’une estime égale à celle qu’obtint l’écrit de Quadratus. Ceux qui purent la lire admiraient l’éloquence, l’esprit de l’auteur et le bel usage qu’il avait su faire des passages des philosophes païens pour prouver la vérité de la doctrine de Jésus[2].

Ces écrits, frappants par leur nouveauté, purent n’être pas sans effet sur l’empereur. Des idées singulières en fait de religion lui traversaient l’esprit. Il semble que plus d’une fois il accorda au christianisme des marques d’un véritable respect[3]. Il fit bâtir un grand nombre de temples ou basiliques sans inscription ni destination bien connues. La plupart restèrent inachevés ou non dédiés ; on les appelait des hadrianées[4]. Ces temples vides, sans

  1. Origène, Contre Celse, II, 33, etc. Voir ci-dessus, p. 38.
  2. Eusèbe, l. c. ; saint Jér., De viris ill., 20. Usuard et Adon (31 août, 3 oct.) sont ici sans valeur. Comp. Chron. Alex., à l’année 18 d’Adr., en remarquant les fautes.
  3. Ἐτίμησαν. Meliton, dans Eus., H. E., IV, xxvi, 7. Il est vrai que Xiphilin (LXX, 39) voit dans la lettre à Fundanus une τιμή
  4. Rapprochez ce que dit Spartien, Adr., 13, 19, 20 : « Tem-