parfois, une question doucement sceptique : Jésus, d’un sourire ou d’un regard, faisait taire l’objection. A chaque pas, dans le nuage qui passait, le grain qui germait, l’épi qui jaunissait, on voyait le signe du royaume près de venir ; on se croyait à la veille de voir Dieu, d’être les maîtres du monde ; les pleurs se tournaient en joie ; c’était l’avénement sur terre de l’universelle consolation :
« Heureux, disait le maître, les pauvres en esprit ; car c’est à eux qu’appartient le royaume des cieux !
» Heureux ceux qui pleurent ; car ils seront consolés !
» Heureux les débonnaires ; car ils posséderont la terre !
» Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ; car ils seront rassasiés !
» Heureux les miséricordieux ; car ils obtiendront miséricorde !
» Heureux ceux qui ont le cœur pur ; car ils verront Dieu !
» Heureux les pacifiques : car ils seront appelés enfants de Dieu !
» Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice ; car le royaume des cieux est à eux ! »
Sa prédication était suave et douce, toute pleine de la nature et du parfum des champs. Il aimait les fleurs et en prenait ses leçons les plus charmantes. Les oiseaux