avant Jésus, ou de son temps, tels que Jésus, fils de Sirach, l’un des vrais ancêtres de Jésus de Nazareth, Gamaliel, Antigone de Soco, le doux et noble Hillel surtout, avaient enseigné des doctrines religieuses beaucoup plus élevées et déjà presque évangéliques. Mais ces bonnes semences avaient été étouffées. Les belles maximes de Hillel résumant toute la Loi en l’équité, celles de Jésus, fils de Sirach, faisant consister le culte dans la pratique du bien, étaient oubliées ou anathématisées. Schammaï, avec son esprit étroit et exclusif, l’avait emporté. Une masse énorme de « traditions » avait étouffé la Loi, sous prétexte de la protéger et, de l’interpréter. Sans doute, ces mesures conservatrices avaient eu leur côté utile ; il est bon que le peuple juif ait aimé sa Loi jusqu’à la folie, puisque c’est cet amour frénétique qui, en sauvant le mosaïsme sons Antiochus Épiphane et sous Hérode, a gardé le levain d’où devait sortir le christianisme. Mais prises en elles-mêmes, toutes ces vieilles précautions n’étaient que puériles. La synagogue, qui en avait le dépôt, n’était
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