Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/166

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Le mois de Marie se célèbre avec beaucoup de magnificence. Nous avons surtout dans notre chapelle un tableau de Murillo, l’un des plus grands maîtres de l’école espagnole, qui est d’une beauté si ravissante, qu’on ne peut se rassasier de le regarder. Je voudrais que vous le vissiez c’est une grâce et une tendresse inexprimables !

Adieu, ma chère maman, je mets fin à mon bavardage, pour le recommencer de plus fort dans quelques semaines. En attendant, je vous embrasse en esprit, mais de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces.

Votre fils tendre et respectueux,

ERNEST RENAN


On dit qu’il est arrivé un affreux événement au chemin de fer de Versailles ; soyez tranquille, je n’y étais pas[1].

  1. Nous ne savons de quel accident il est question ; par une coïncidence singulière, le grand accident de Versailles eut lieu le 8 mai 1842, mais le reste de la lettre ne permet pas, semble-t il, d’hésiter sur la date.