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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/198

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cela m’est bien nécessaire, mes chers enfants, dans mon isolement. Sais-tu, mon enfant, qui j’ai consulté ? Monsieur Pasco, qui t’a élevé, qui a dirigé tes classes, ton cœur, ton esprit. Je lui ai fait un plaisir que je ne puis te rendre, il m’a accordé au moins deux heures d’entretien desquelles je l’ai bien remercié. « Écrivez à Ernest, dit-il, madame Renan, il est appelé au sacerdoce, je l’ai toujours pensé. Comment, dit-il, lui direz-vous combien je l’aime ! oh ! il le sait bien, dites à Ernest que je suis et que je serai toujours son véritable ami. » Mais, mon cher Ernest, Monsieur Gouriou a deviné aussi notre affaire, mais sois tranquille, ils ne diront rien à personne que lorsque tu le diras. J’ai remis à Monsieur Le Borgne ton petit billet, il est occupé de la pâque des enfants, il te répondra plus tard. Mais le bon saint homme ne sait de quel côté tourner avec l’ouvrage ; c’est le confesseur de tous les enfants de la ville.

Tu recevras incessamment les papiers que tu me demandes. Je n’ai pas pu profiter de l’occasion de Liart, qui est parti ce matin. Je suis obligée de tirer de Lannion l’extrait de