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XXVII


Tréguier, 8 juin 1843.


Ernest, mon fils bien aimé, dans quel état je te vois ! quoi pauvre enfant, ta bonne conscience toujours en paix est troublée, bouleversée, et tu penses que je t’en aimerai moins ! Bien au contraire, tu ne m’avais jamais été si cher. Pour l’amour du ciel, remets-toi, regarde tout ceci comme une épreuve que le bon Dieu t’envoie pour éprouver ta vocation, et si je ne te voyais dans une position si accablante, j’en serais bien aise, parce qu’il n’y a point de victoire sans combats. Tu fais bien d’attendre, tout ce que tu feras d’après l’avis de ton bon et digne supérieur sera approuvé