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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/228

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gnant de vous, chère maman, tout me tourmentait. Un retard que nous avons éprouvé à Caen nous a fait manquer le convoi du chemin de fer qui devait nous transporter de Louviers à Paris ; nous avons donc été obligés d’attendre le convoi suivant, en sorte qu’au lieu d’arriver à cinq ou six heures, nous sommes arrivés à minuit. Jugez de mon embarras à cette heure. Il était impossible de se rendre au séminaire ; j’ai donc été obligé d’aller passer le reste de la nuit à l’hôtel, au grand détriment de la bourse. Je suis sûr que, tout compté, il s’en est suivi plus de cinq francs d’augmentation dans les frais. Du reste, je n’ai eu que dix-huit sous d’excédent. J’ai retrouvé tous mes effets.

Dans ma prochaine, je serai plus à même de vous donner des détails sur mon nouveau séjour. Il y a si peu de temps que j’y suis que c’est à peine si j'ai pu m’y reconnaître. Je suis à peu près complètement installé dans ma chambre. Elle donne sur la rue du Pot-de-Fer et est fort agréable, sauf le bruit des voitures. J’y vois pendant la nuit comme en plein jour, grâce aux tuyaux de gaz qui se