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XXXI


Paris, 1er janvier 1844.


Ma bonne et chère maman,

C’est à vous que j’ai voulu consacrer la première action de l’année qui commence pour nous. Et à qui pouvais-je mieux en offrir les prémices qu’à celle qui après Dieu en fera toute la joie et le bonheur ! Me reposer dans les tendres embrassements de ma mère, jouir de sa présence chérie, ne fût-ce que quelques instants, voilà quelles seraient les étrennes selon mes souhaits. Privé de ce bonheur, j’ai voulu suppléer au moins par la pensée aux douces jouissances que l’absence me rendait impossibles. Du reste, ma tendre mère, quel que soit l’éloignement qui nous sépare, nos cœurs se comprennent : quand