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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/268

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XXXVI


Tréguier, 30 octobre 1845.


À toi, toute à toi, mon enfant bien aimé, maintenant que je me possède un peu ; ta bonne lettre m’a toute ravie de joie. Tu n’iras pas en Allemagne, oh ! que je suis heureuse, après dix longs mois d’isolement, le bonheur de te posséder ne me sera point ravi. C’est que ton frère, ta belle-sœur, tous sont enchantés que tu restes à Paris ; tout s’est parfaitement arrangé. Tu as encore bien des choses à me dire, mon pauvre Ernest. Faut-il se lever à cinq heures au collège ? Mon Dieu, quel tourment ! J’ai des jours, je me réveille à cette heure, il y a un petit souvenir de pitié pour