Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/307

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chement du ciel ; elle est au troisième étage, mais je ne le regrette pas ; on a la vue et l’air pur, on est élevé au-dessus des cris et du caquetage de la rue, quoiqu’il n’y en ait guère dans la rue que j’habite. Si vous voulez trouver cette rue, prenez votre plan de Paris, chère mère, dirigez vos regards vers cet ancien quartier qui vous était connu du temps où notre Henriette habitait encore ces lieux. Vous êtes dans la rue Saint-Jacques, n’est-ce pas ? mais vous n’êtes pas encore dans ma rue. Vis-à-vis la rue Saint-Jacques, vous voyez une autre longue rue, qui se dirige parallèlement à la première, et qui longe le jardin du Luxembourg c’est la célèbre rue d’Enfer, dont le nom ne doit pas vous effrayer, et d’ailleurs rassurez-vous, ce n’est pas encore ma rue. Entre ces deux longues rues, n’en voyez-vous pas une petite qui traverse de l’une à l’autre, à la hauteur de l’église St-Jacques-du-Haut-Pas, et de l’institution des Sourds-Muets ? Cette rue, si vous lisez bien, s’appelle la rue des Deux-Églises[1]. Eh bien !

  1. Aujourd’hui rue de l’Abbé-de-l’Épée.