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XLII


Paris, 24 février 1846.


Chère bonne mère,

Presque aussitôt que j’ai reçu votre lettre, il faut que je vous écrive ; chacune d’elles produit sur moi de si vives impressions que c’est une nécessité pour moi de les verser dans le cœur de ma mère. Je laisse donc les badauds courir après le bœuf gras et son cortège, et je viens passer délicieusement mon après-midi avec vous, ô la plus chère et la meilleure des mères. Ô maman chérie, que j’avais besoin de recevoir votre dernière lettre, et pourtant elle m’a fait bien de la peine en m’apprenant que vous aviez souffert, et que votre Ernest