Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

encore approché assez près pour être le second en version latine. Mais ce petit succès ne doit pas me faire croire que je suis un aigle, car quoiqu’en ces deux compositions j’aie élevé mon vol assez haut, hélas ! en lettre française et en histoire, j’ai été obligé de raser encore la terre, car j’ai eu deux mauvaises places en ces matières. Mais je tâcherai de réparer cela, encouragé par mon bon professeur, digne successeur du bon Monsieur Pasco.

Ce que vous me dites dans votre lettre, ma chère maman, de l’intérêt que me portent tous les professeurs de Tréguier, me fait le plus grand plaisir. C’est à eux et non pas à moi que revient la plus grande partie de l’honneur de ma primauté. Car il faut remarquer que tous les élèves qui viennent ici des autres collèges ou séminaires redoublent leur classe et ne sont pas encore les plus forts. Remerciez pour moi le bon Monsieur Pasco de tous les soins qu’il m’a donnés, surtout de m’avoir tant exercé sur les vers latins. Je voudrais voir le poète Liart rivaliser avec nous ; ce serait pour moi un bien grand bon-