Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/49

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teur et ses vicaires que je pense souvent à eux.

J’ai composé aujourd’hui en vers latins, mais ni la beauté du sujet, ni mes efforts superflus n’ont pu m’inspirer. Le sujet était la chute des feuilles et on nous avait donné un magnifique morceau de vers français par Millevoye. J’ai cru que les Muses avaient fait avec moi une éternelle rupture, tant elles m’ont oublié aujourd’hui, mais une lettre de ma chère maman les fera revenir, j’en suis sûr.

Hélas ! mon papier me manque, ma chère maman, et j’ai encore tant de choses à vous dire ; mais il faut finir. Adieu, ma chère maman, je vous aime au-dessus de toute expression.

ERNEST