plus, ô ma tendre mère. Vous rappelez-vous les projets que nous formions, et d’après lesquels je devais vous fournir votre petite provision de bois ? Hélas ! que ne le puis-je ! vous en auriez à pleine cave, à plein grenier, à plein foyer. Oh ! ma chère maman, que je vous aime ! Ce qui doit un peu vous consoler, c’est l’espérance, peut-être prochaine, d’être réunis. Oui, ma bonne mère, cela me soutient, et doit aussi vous soutenir ; oh que nous serions heureux ensemble. D’ailleurs, si nous sommes séparés, c’est Dieu qui l’a voulu, et c’est pour Dieu, puisque c’est pour sa gloire, que je vous ai quittée ; c’est la seule solide consolation que j’ai goûtée qu’elle soit aussi la vôtre, ô ma chère maman.
Je m’empresse de satisfaire aujourd’hui, ô ma chère maman, à toutes les questions que vous m’adressez, et que mon laconisme peu ordinaire de la dernière fois m’a fait omettre. Vous me demandez d’abord des détails sur mon voyage. Il a été on ne peut plus heureux, ô ma bonne mère, et Guyomard et moi, nous sommes arrivés à Saint-Malo sans le moindre obstacle. Seulement je vous