campagne de Trovern. Je vous assure que bien souvent je m’y suis transporté en pensée et je ne sais pourquoi, même l’an dernier, j’aimais particulièrement à songer au vieux manoir de Trebeurden. C’est sans doute parce que j’y ai passé d’heureuses années auprès de vous, ô mon excellente maman. Tréguier, comme je le vois, ne vous a pas beaucoup consolée, et vous y avez vu peu de monde ; je crois que si vous sortiez plus souvent, cela pourrait vous distraire et même vous faire du bien pour la santé ; la promenade, je crois, vous est favorable. Sortez donc quelquefois, ma bonne mère ; vous avez de bons amis que vous pouvez visiter ; oh ! je vous en prie, ne restez pas toujours dans votre pauvre chambre, oh ! maman, je vous en prie. Pendant l’hiver qui s’approche (les froids commencent déjà ici), je vous conjure, par la tendresse que vous avez pour moi, de ne pas vous laisser manquer de rien ; chauffez-vous bien, et pendant longtemps. Oh ! que j’aime à me figurer ma bonne mère auprès d’un bon feu, et lisant une lettre d’Alain, d’Henriette, ou d’Ernest ! et je crois que cela ne vous déplaît pas non
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