Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tous ces quartiers. Ces chers amis ont eu le plaisir de voir Paris, ou du moins quelque chose. Que n’étiez-vous là pour nous voir courir les rues, les quais, visiter les monuments, regarder à droite, à gauche ; ajoutez à cela l’air étonné de Liart, les questions innombrables de Guyomard, et vous aurez l’air et l’aspect de nos trois provinciaux parcourant les rues de Paris. Ils ont surtout admiré les Tuileries, et peu s’en est fallu que nous n’ayons monté dans les appartements même de Louis-Philippe, actuellement à Neuilly. Quelle faveur c’eût été pour nous, n’est-ce pas, ma chère maman ? a quel respect, quelle vénération, quels sentiments de joie n’auriez-vous pas eus, en pensant que votre Ernest aurait visité l’appartement de Sa Majesté le roi des Français ?. Le Panthéon, le dôme des Invalides les ont aussi remplis d’admiration mais toute mon éloquence n’a pu leur faire admirer les murs pauvres et nus de l’antique Notre-Dame. Quelques jours après notre rentrée, nous avons fait une petite course de trois lieues pour porter la lettre à Monsieur Raoul. Figurez-vous qu’il demeure au delà de l’Arc de Triomphe,