professeur et par la docilité des élèves. Il me semble que c’est la plus forte classe de la maison et cette année les classes ont encore acquis une nouvelle force au petit séminaire. M. Dupanloup est décidé à nous rendre les plus forts élèves de la France, et quelques expériences que l’on a faites cette année, prouveraient que nous ne le cédons nullement aux collèges de Paris. Pour en revenir aux détails sur mes études, je vous dirai encore que j’ai eu aussi quelques légers succès. J’ai été premier en histoire et en version latine, et comme celui qui est trois fois premier de suite obtient des faveurs extraordinaires, entre autres celui de porter un soleil au lieu d’une croix, une ligue terrible s’est formée contre moi tous se sont réunis pour arrêter le soleil. Que pouvais-je faire seul contre vingt-trois élèves ? Cependant, à force d’efforts, j’ai dissipé leur ligue, et j’ai triomphé des secondes de l’an dernier. Mais, ô douleur ! ici s’avance un ancien combattant, un de ceux qui comme moi redoublent leur seconde, c’est le terrible Henri Nollin ; sous ses coups je succombe, le soleil est arrêté, tout est
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