Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/83

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assister, et je crois que dans cette immense assemblée, il n’y en avait pas un seul mieux placé que moi, soit pour voir les cérémonies, soit surtout pour entendre le sermon. Il fut prononcé par un jésuite célèbre, et je n’ai pu assez admirer le talent, la fermeté, la solide éloquence du prédicateur. Sa voix, cependant, est naturellement un peu faible, et néanmoins on l’entendait parfaitement dans cette vaste enceinte. La cérémonie eût été encore plus belle, si la santé de MonseIgneurl’Archevéque lui eût permis d’y assister ; mais malheureusement sa maladie continue et donne des inquiétudes. Quelle perte pour l’Eglise de Paris et pour toute la France si nous venions à le perdre !

Vous me demandez des détails sur mes classes, ma bonne mère ; je vous dirai d’abord que cette année elles ne me présentent que des fleurs, au lieu des épines de l’an dernier. J’ai toujours pour professeur l’excellent M. Bessières et pour condisciples les enfants les plus aimables, les plus spirituels, les plus honnêtes qu’il y ait au monde. Nos classes sont vraiment délicieuses, et par la bonté du