Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/317

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que ma bonne mademoiselle Ulliac m’a envoyés relativement à un logement et à une pension. Je crains seulement que cette lettre ne t’ait plus trouvé à Saint-Malo, et, à tout événement, je prie mademoiselle Ulliac de te faire répéter par M. Gasselin ce que je te disais de sa part. Tu verras par ces renseignements que tu n’as à craindre aucun embarras de ce genre ; l’obligeant messager de mademoiselle Ulliac a trouvé, je crois, ce qu’il te faut, et chaque fois que tu auras besoin de lui, il te suffira d’écrire un mot à mon amie pour que son voisin arrive aussitôt vers toi. Dans ma dernière lettre, je t’ai donné l’adresse de mademoiselle Ulliac ; pourvu que tout cela arrive jusqu’à toi !…

D’esprit et de cœur je ne te quitte pas un instant ; je suis plongée dans la plus cruelle incertitude, et par un étrange concours de circonstances cette incertitude va être pour moi de bien longue durée. Le voyage d’Italie dont je disais quelques mots à maman est tout à fait décidé ; nous partons dans douze ou quinze jours, et malgré toute l’anxiété avec laquelle j’attends une lettre de toi, je suis obligée de