Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/77

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comme il ne fut jamais donné à personne de régner, qu’elle fut toujours le principe de mes tristesses et de mes joies. Si j’ai péché envers elle, ce fut par suite d’une raideur de manières à laquelle les personnes qui me connaissent ne doivent pas s’arrêter, et par un sentiment de respect déplacé qui me faisait éviter avec elle tout ce qui eût ressemblé à une profanation de sa sainteté. Elle-même était retenue à mon égard par un sentiment semblable. Ma longue éducation cléricale, pendant quatre ans absolument solitaire, m’avait donné à cet égard un pli de caractère que sa réserve délicate l’empêchait de combattre autant qu’elle l’aurait pu.