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son ouvrage perdu, intitulé la Clef, ne fût déjà un de ces répertoires d’explications figurées par lesquelles on cherchait à écarter les anthropomorphismes du texte biblique et à substituer aux sens trop simples des sens plus relevés[1].

Parmi les écrits du Nouveau Testament, Méliton ne paraît avoir commenté que l’Apocalypse. Il en aimait les sombres images ; car nous le voyons lui-même annoncer que la conflagration finale est proche, qu’après le déluge de vent[2] et le déluge d’eau,

    douteuse) ; fragments Routh, I, p. 120, Pitra, II, p. lxiii-lxiv ; Otto, Corpus apologetarum, t. IX, p. 416 et suiv.

  1. L’ouvrage latin que dom Pitra a publié (Spicil. Sol., II et III), comme étant la Clef de Méliton, est une compilation de passages des Pères latins pouvant servir à l’explication allégorique des Écritures, qui figure pour la première fois dans la Bible de Théodulphe. Cf. Theolog. Studien und Kritiken, 1857, p. 584-596 (Steitz). Ce travail serait à reprendre, car ce qui concerne les manuscrits latins y est tout à fait insuffisant. L’ouvrage fut d’abord anonyme ; puis un copiste l’identifia avec la Clef de Méliton. Ne résulte-t-il pas au moins de ce dernier fait que la Clef de Méliton était un répertoire du même genre et qu’on en avait, dans le monde latin, une certaine connaissance ? On est porté à le croire, quand on considère que presque tous les fragments de Méliton conservés dans les Chaînes grecques sont pleins d’explications symboliques (voyez note précédente, surtout Routh, I, p. 120 ; Pitra, II, p. lxiii-lxiv). Mais il faut observer que Méliton a été l’objet de diverses confusions, surtout avec Mélétius (Cureton, p. 96-97), et qu’on lui a prêté beaucoup d’écrits apocryphes. Cf. Otto, Corpus apolog., t. IX, p. 401 et suiv.
  2. De veritate, p. 18 (de l’édit. franc.). Comp. Origène, Contre