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s’informer du véritable état du Canon. Il en rapporta un catalogue des livres reçus universellement[1] ; c’était purement et simplement le canon juif, composé de vingt-deux livres[2], à l’exclusion d’Esther. Les apocryphes, comme le Livre d’Henoch, l’apocalypse d’Esdras, Judith, Tobie, etc., qui n’étaient pas reçus par les juifs, étaient également exclus de la liste de Méliton. Sans être hébraïsant, Méliton se fit le commentateur attentif de ces écrits sacrés. À la prière d’Onésime, il réunit en six livres les passages du Pentateuque et des Prophètes qui regardaient Jésus-Christ et les autres articles de la foi chrétienne. Il travaillait sur les versions grecques, qu’il comparait avec le plus de diligence possible.

L’exégèse des Orientaux lui était familière ; il la discutait de point en point[3]. Comme l’auteur de ce qu’on appelle l’Épître de Barnabé, il paraît avoir eu une tendance marquée vers les explications allégoriques et mystiques[4], et il n’est pas impossible que

  1. Τῶν ὁμολογουμένων.
  2. Cf. Jos., Contre Apion, I, 8.
  3. On ne sait pas bien ce qu’il désigne par Ὁ Ἑϐραῖος, ὁ Σύρος. Routh, I, p. 118, 142 ; Pitra, II, p. lxiv. Voir De Wette, Einl., § 44, note m, et § 64, note b. L’appartenance des fragments tirés des Chaînes est douteuse.
  4. Origène, In Psalm., iii t. II, p. 548, Delarue ; passage syriaque, Cureton, p. 53-54 ; Pitra, II, p. lix-lx (authenticité