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aveuglé par le fanatisme[1]. Miltiade développa la thèse qu’« un prophète ne doit pas parler en extase », dans un livre qui passa pour une des bases de la théologie chrétienne[2]. Sérapion d’Antioche recueillit, vers 195, les témoignages qui condamnaient les novateurs[3]. Clément d’Alexandrie se proposa de les réfuter[4].

Le plus complet parmi les ouvrages que suscita la controverse fut celui d’un certain Apollonius[5], inconnu d’ailleurs, qui écrivit quarante ans après l’apparition de Montan (c’est-à-dire entre 200 et 210). C’est par les extraits que nous en a conservés Eusèbe que nous connaissons les origines de la secte. Un autre évêque, dont le nom ne nous a pas été conservé, composa une sorte d’histoire de ce mouvement singulier, quinze ans après la mort de Maximille, sous les Sévères[6]. À la même littérature

  1. Sérapion, dans Eus., V, xix, 1, 2 ; Eus., IV, ch. xxvii ; V, ch. xvi, init.
  2. Eus., V, xvii, 1 ; Chron. Alex., p. 263 (Du Cange) ; saint Jér., De viris ill., 39 (cf. 37). Tertullîen y répondit par ses livres, maintenant perdus, de l’Extase.
  3. Eus., V, ch. xix ; Chron. Alex., p. 263.
  4. Clém. d’Alex., Strom., IV, 13 ; cf. VII, 17.
  5. Eusèbe, V, 18 ; saint Jérôme, De vir. ill., 40. Le Prædestinatus, 26, en fait un évêque d’Éphèse.
  6. Eusèbe, V, ch. xvi et xvii ; c’est à tort qu’on regarde l’Asterius Urbanus, cité dans Eusèbe, V, xvi, 17, comme l’auteur de