Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/532

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à Villon ; l’historien doctrinaire, qui n’estime que les développements réfléchis, et pour qui la constitution française commence aux prétendues Constitutions de saint Louis, ne peuvent comprendre ces apparentes bizarreries.

L’âge des origines, c’est le chaos, mais un chaos riche de vie ; c’est la glaire féconde où un être se prépare à exister, monstre encore, mais doué d’un principe d’unité, d’un type assez fort pour écarter les impossibilités, pour se donner les organes essentiels. Que sont tous les efforts des siècles conscients si on les compare aux tendances spontanées de l’âge embryonnaire, âge mystérieux où l’être en train de se faire se retranche un appendice inutile, se crée un système nerveux, se pousse un membre ? C’est à ces moments-là que l’Esprit de Dieu couve son œuvre et que le groupe qui travaille pour l’humanité peut vraiment dire :

Est Deus in nobis, agitante calescimus illo.