petit réduit, avec un enfant qui tient la place du peuple, préside une assemblée à lui seul, dialogue sans cesse avec des gens qui ne sont pas là, apostrophe des auditeurs absents, s’adresse l’offrande à lui-même, se donne le baiser de paix à lui seul.
Le sabbat, à la fin du iie siècle, est à peu près supprimé chez les chrétiens. Y tenir paraît un signe de judaïsme, un mauvais signe[1]. Les premières générations chrétiennes célébraient le samedi et le dimanche, l’un en souvenir de la création, l’autre en souvenir de la résurrection ; puis tout se concentra sur le dimanche. Ce n’est pas qu’on envisageât précisément ce second jour comme un jour de repos ; le sabbat était abrogé, non transféré[2] ; mais les solennités du dimanche et surtout l’idée que ce jour devait être tout entier à la joie (il était défendu d’y jeûner, d’y prier à genoux) ramenèrent l’abstention du travail servile[3]. C’est bien plus tard qu’on en vint à croire que le précepte du sabbat s’appliquait au dimanche. Les premières règles à cet égard ne concernent que les esclaves, à qui, par une pensée misé-