Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/544

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position était libre, et dont nous avons un spécimen dans l’hymne à Christ de Clément d’Alexandrie[1]. Le rythme était court et léger ; c’était celui des chansons du temps, de celles, par exemple, que l’on prêtait à Anacréon. Il n’avait rien de commun, en tout cas, avec le récitatif des Psaumes. On en peut retrouver quelque écho dans la liturgie pascale de nos églises, qui a particulièrement conservé son air archaïque, dans le Victimae paschali, dans l’O filii et filiæ et l’Alleluia judéo-chrétien. Le carmen ante-lucanum dont parle Pline, ou l’office in galli cantu, se retrouve probablement dans l’Hymnum dicat turba fratrum, surtout dans la strophe suivante, dont le son argentin nous redit presque l’air sur lequel elle était chantée :

Galli cantus, galli plausus
Proximum sentit diem
Et ante lucem nuntiemus
Christum regem seculo
[2].

Le baptême avait complètement remplacé la circoncision, dont il ne fut, à l’origine chez les juifs,

    H. E., V, xxviii, 5 ; Tertullien, Clément d’Alex., etc. Pour Bardesane, voir ci-dessus, p. 442-443. Cf. Eus., H. E., VII, xxiv, 4 ; xxx, 10 ; conc. de Laodicée, can. penult.

  1. À la fin du Pædagogus.
  2. Rossi, Bullettino, 1865, p. 55.