Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/545

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que le préliminaire[1]. Il était administré par une triple immersion, dans une pièce à part, près de l’église ; puis l’illuminé[2] était introduit dans la réunion des fidèles. Le baptême était suivi de l’imposition des mains, rite juif de l’ordination du rabbinat. C’était ce qu’on appelait le baptême de l’Esprit ; sans lui, le baptême de l’eau était incomplet[3]. Le baptême n’était qu’une rupture avec le passé ; c’était par l’imposition des mains qu’on devenait réellement chrétien. Il s’y joignait des onctions d’huile, origine de ce qu’on appelle maintenant la confirmation, et une sorte de profession de foi par demandes et par réponses[4]. Tout cela constituait le sceau définitif, la sphragis[5]. L’idée sacramentelle, l’ex opere operato, le sacrement conçu comme une sorte d’opération ma-

  1. Talm. de Bab., Jebamoth, 46 a et suiv. ; Schabbath, 135 a ; Talm. de Jérus., Kidduschin, iii, 14 ; Masséket Gérim, Kirchheim, ch. i, p. 38 ; ch. ii, init.
  2. Ὁ φωτισθείς, Justin, Apol. I, 65.
  3. Matth., iii, 11 ; Marc, i, 8 ; Luc, iii, 16 ; Jean, i, 26, 31, 33 ; iii, 5 ; Act., i, 5 ; viii, 16, 17, 39 ; xi, 16 ; Justin, Dial., 29 ; Tertullien, De baptismo, 6.
  4. Denys de Cor., dans Eus., H. E., VII, ix, 2 ; Tertullien, De cor., 3 ; De resurr. carnis, 8, 48. Voir Caspari, Quellen zur Gesch. des Taufsymbols, Christiania, 4 volumes, 1866, 1869, 1875, 1879 ; Gebh. et Harn., Patr. apost., I, ii, edit. alt., p. 115 et suiv. ; Siouffi, Relig. des Soubbas, p. 80.
  5. Clém. d’Alex., Strom., II, 3. Cf. Gebhardt et Harnack, Patr. apost., I, i, p. 121-122, note ; Labbe, Conc., II, 952.